∼ Prologue ∼
Ils étaient beaux, ils étaient sorciers, ils avaient tout pour être heureux. Elle, Kathleen, était une jeune française de sang pur, envoyée à Poudlard par des parents aisés prônant l’égalité des sexes. Lui, Silas, était un sorcier Londonien tout aussi aisé et pur. Entre eux on aurait pu croire à un mariage d’argent, d’intérêt. C’était pourtant bien l’amour qui les avait réunis. Tout deux élèves à Poudlard, ils quittèrent l’école la même année et ne se quittèrent plus. Ils s’installèrent alors ensemble à Londres, privilégiant la proximité professionnelle et Kathleen tomba enceinte rapidement. Tout leur souriait. Ils avaient tout deux une situation des plus agréable, capable d’offrir au futur enfant, un foyer aisé et aimant. Dès les premiers mois de grossesse, l’heureuse nouvelle ne vint pas seule. Il n’y avait pas un, mais deux enfants, de sexe différents. Ce fut par hasard que les deux enfants naquirent à Paris. Le petit couple, de passage dans la famille de la future maman, fut pris par surprise quelques jours avant terme. Ce jour vit naitre le petit Elias puis quelques minutes après Rachelle, deux petites têtes brunes aux yeux d’un gris qui deviendrait bleu. La petite famille venait soudainement de s’agrandir considérablement, pour le plus grand bonheur de chacun. Très rapidement, le petit Elias fut apporté à sa maman, en parfaite santé. Ce ne fut pas le cas de la petite Rachelle. Les poumons de la petite mis quelques secondes de trop à s’ouvrir et elle fut mise en observation. Lorsque son état fut stabilisé, elle put rejoindre celui qui bientôt serait tout pour elle comme elle tout pour lui. Nés sur le sol Français, les enfants obtinrent la double nationalité mais ce fut bel et bien à Londres qu’ils firent leurs premiers pas.
Trois années plus tard, la famille s’agrandissait de nouveau, accueillant une seconde petite fille, nommée Summer.
∼ Chapitre I ∼
Les jumeaux entraient dans leur 6ème année lorsqu’une première ombre vint assombrir le tableau idyllique. En vacances dans leur maison de campagne, la famille Stark profitait d’une magnifique journée d’été dans la piscine d’extérieur. Tandis que Silas lisait son journal sur le rebord, les pieds dans l’eau, Kathleen offrait l’une de ses premières baignades à la petite Summer, dont seuls les petits rires cristallins venaient briser le silence apaisant. A chaque explosion de rire de l’enfant, Silas ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire amusé, comblé.
Un cri retentit dans la maison. C’était la voix de Rachelle. Elle hurlait après son frère Elias.
« Non ! Arrête je ne veux pas ! Espèce de troll ! » Lâcha-t-elle tandis que son jumeau l’entrainait avec lui vers la piscine. Sans plus de considération il la jeta à l’eau. Lorsqu’elle sortit la tête de l’eau, ce fut pour proférer une magnifique série de jurons à l’encontre de son jumeau hilare sur le rebord.
« Rachelle soit polie à la fin, et toi Elias, cesse d’embêter ta sœur. » Arbitra leur père. Elias plongea à son tour et lorsqu’il sortit la tête de l’eau à son tour, Rachelle lui envoya une rafale d’eau dans le visage, d’un geste de la main. Leur père lui lança un regard dissuasif avant de rentrer pour quelques minutes, un hibou venant d’apporter une lettre importante.
Les deux ainés chahutant un peu trop pour garantir la quiétude de leur petite sœur de trois ans, Kathleen préféra sortir de l’eau avec Summer.
Elias taquin se rendit du côté le plus profond de la piscine familiale et se tourna vers sa jumelle.
« Tu me rejoins Rachelle ? » lui lança-t-il arrogant. Il avait appris à nager quelques mois plus tôt avec son père. Silas avait bien essayé d’apprendre tout autant à la petite fille mais cette dernière nourrissait une peur effroyable de l’eau et ne supportait pas l’idée de ne pas garder pieds.
« Très drôle Hélas… » lui renvoya-t-elle, jouant comme elle aimait le faire sur le prénom de son frère.
« C’est Elias… Et si tu continues Summer saura nager avant toi… Pourquoi tu ne me laisses pas te montrer, ce n’est pas si dur… »Après quelques minutes de négociation, la petite accepta l’offre de son jumeau. Elias revint près d’elle et lui montra les premiers mouvements avant de la soutenir à plat dans l’eau pour qu’elle les effectue. Rachelle s’appliquait, riant par moment, sentant son corps flotter comme par magie.
« Si tu me lâches je te tue Hélas. » « Et toi si tu m’appelles encore une fois comme ça je te coule moi-même. » échangèrent les deux enfants parfaitement complices malgré les apparences. Elias s’attendait à ce qu’elle réplique ou prenne carrément la mouche et le plante dans la piscine, mais il n’en fut rien. Les gestes de la petite se firent plus lents puis s’arrêtèrent. Le regard froncé, Elias vit la tête et les bras de sa jumelle s’enfoncer dans l’eau bleu.
« Rachelle ? » Il la secoua légèrement en vain. La panique s’empara rapidement de lui et il la retourna dans ses bras. Le visage de la gamine était serein comme si elle était endormie.
« Rachelle ?! » Il la secoua de nouveau tandis que les larmes lui montaient aux yeux.
« Papa ! Maman ! Au secours ! » Il hurlait à présent, en direction de la maison. Il tenait fermement Rachelle tout contre lui, choqué par la lourdeur de sa tête. Il dégagea les cheveux mouillés collés contre le visage de sa sœur.
Silas ne tarda pas à sortir en courant de la maison et sauta dans l’eau, tout habillé. Il prit Rachelle dans ses bras et sortit de l’eau.
« Qu’est-ce qui s’est passé ?! Elias ? Dis moi ce qu’il s’est passé ?! » Le gamin sortit de l’eau à son tour et vint près de sa sœur allongée sur le rebord à présent, pleurant toutes les larmes de son corps.
« Je sais pas, elle nageait, je la tenais et d’un coup elle bougeait plus ! Je la tenais je te jure que je la tenais ! » Expliqua l’enfant complètement dépassé par les évènements.
« Kath’ ! Appelle Sainte-Mangouste ! Vite ! »Attendant les secours, Silas prodigua les premiers soins à sa fille sous les yeux terrorisés de son petit garçon.
« Elias, ne reste pas là, va aider ta mère, elle a surement besoin de toi. » Le petit garçon fit non de la tête « Je veux rester avec Rachelle. » Les secours arrivèrent et emmenèrent la petite. Silas partit avec eux et s’adressa une dernière fois à son unique fils.
« Non Elias, tu restes ici, va aider ta mère, vous allez nous rejoindre, je reste avec elle. C’est un ordre. » Elias les observa s’éloigner, en sanglots. Il rentra alors dans la maison en courant et rejoint sa mère qui déjà préparait de quoi laisser la petite Summer chez leur voisine, une amie proche de la famille. L’hôpital n’était pas un lieu pour un enfant. Elias insista pour venir et sa mère finit par accepter. Ils furent à l’hôpital quelques minutes après Silas et Rachelle.
Silas était assis dans la salle d’attente des urgences, la tête dans ses mains, lorsqu’ils arrivèrent.
« Comment va-t-elle ? » demanda Kathleen.
« Elle s’est réveillée, ils lui font une batterie de test pour comprendre ce qu’il s’est passé, mais elle est réveillée. » Expliqua le père.
Le petit garçon put alors souffler, sa jumelle allait s’en sortir.
Après deux longues heures d’attente un médicomage vint enfin à la rencontre des parents et préféra les emmener dans le service pour leur expliquer la situation. Rachelle n’était pas sortie d’affaire, elle souffrait d’une maladie assez rare chez les sorciers touchant la moelle épinière. Leucémie ou cancer du sang comme on le dit vulgairement et la magie ne pouvait rien pour elle.
∼ Chapitre II ∼
Rachelle était malade. La vie de la petite famille en fut profondément bouleversée. Kathleen avait interrompu sa carrière pour s’occuper au plus près de Rachelle. Summer grandissait, en parfaite santé cependant. L’état de Rachelle se dégradait peu à peu alors qu’il aurait fallu une nette amélioration pour espérer entamer le processus de greffe, seul remède contre ce mal. Elle vivait malgré tout, faisant preuve d’une force inouïe. Elle était pourtant fragile, plus fragile que les enfants de son âge et Elias ne la laissait, en conséquence, jamais seule. Il n’était pas rare qu’elle se sente soudainement épuisée, chaque fois Elias était là pour prendre soin d’elle. Les années passèrent et la maladie ne cessait de ronger la gamine qui pourtant se battait, refusant de baisser les bras. Les deux ainés entrèrent à Poudlard pour la plus grande fierté de leurs parents bien qu’ils ne soient pas rassurés de laisser partir la petite fille de 11 ans. Mais il ne fallait pas s’arrêter de vivre. Elle devait vivre une vie aussi normale que possible malgré son combat contre la maladie. Elias prendrait soin d’elle. C’était ce qui les rassurait. Le petit garçon était plus mature que la plupart des garçons de son âge. Il avait appris à grandir plus vite, il vivait chaque jour un peu de la maladie de sa jumelle, l’aidant dans la douleur, portant un peu son fardeau. Il se sentait lui aussi parfois à bout de souffle, complètement occis par la peur de perdre sa jumelle.
Poudlard fut une véritable bouffée d’oxygène pour les deux enfants qui bientôt connurent les premiers plaisirs de l’adolescence. Tout deux chez les Gryffondors, ils restèrent inséparables. L’amour qu’ils se portaient était sans limite. Leur complicité était telle qu’ils ne ressentaient pas expressément le besoin de se lier fortement à d’autres élèves. Seuls les amis qu’ils pouvaient avoir en commun avaient une réelle place dans leur cœur. Les garçons qui voulaient s’approcher plus que de raison de Rachelle avaient plutôt intérêt de s’attirer les bonnes grâces de son jumeau et inversement. Elias était particulièrement attentionné, refusant de mettre sa sœur plus en danger encore qu’elle ne l’était chaque jour. Il ne se passait pas un jour sans que la menace d’un malaise ne plane au dessus de la jeune fille. Les deux jumeaux ne se disputaient que très rarement. Seuls deux sujets étaient propices à la discorde. Le premier portait sur la vie que devait mener Elias. Le garçon avait trop tendance à se sacrifier pour sa jumelle. Elle n’était pas dupe, elle savait qu’il s’interdisait certains plaisirs pour elle. Il aurait par exemple voulu tenter de prendre un poste dans l’équipe de Quidditch de leur maison s’il n’avait pas eu peur de laisser sa jumelle de côté. Il aurait passé plus de temps avec ses amis lors des quelques soirées organisées, veillant plus tard au lieu de remonter dans la salle commune à la moindre alerte de fatigue de Rachelle. Mais chaque fois qu’elle le lui disait, il se fâchait. Il était hors de question qu’il la laisse de côté. Il n’aurait su s’amuser dans son coin, sachant sa sœur seule avec sa maladie. L’autre sujet de discorde portait sur le traitement de la maladie. Elias portait en lui, peut-être l’unique chance de survie de sa jumelle. Une compatibilité parfaite de leur sang faisait de lui son meilleur donneur. Et depuis que les médicomages avaient évoqué l’idée d’une greffe de moelle osseuse, Elias n’avait de cesse d’y penser. Il était même obnubilé par cela. Mais les médicomages étaient formels, plus la maladie serait en récession mieux se serait pour procéder à la greffe, il était aussi préférable d’attendre que les deux adolescents soient plus âgés.
Rachelle n’aimait pas parler de cette solution pour la simple et bonne raison que l’extraction de moelle osseuse qui serait effectuée sur Elias serait extrêmement douloureuse. Elle ne supportait pas l’idée qu’il se fasse un peu plus de mal pour elle.
Ces disputes n’entamaient en rien leur relation.
A leur entrée en 4ème année. Summer les rejoint à Poudlard. La petite était, sans surprise, une sorcière et entrait en première année.
∼ Chapitre III ∼
Les deux jumeaux avaient obtenu leurs Buses sans problème et leur 6ème année se passait à merveille. La maladie de Rachelle était en récession depuis quelques mois et après plusieurs examens et de longues discussions, les médicomages prirent la décision de proposer la greffe. Elias du s’entretenir avec un psychomage afin de s’assurer qu’il était sûr de ce qu’il s’apprêtait à faire et rien ne le fit dévier de son objectif. S’il n’avait ne serait-ce qu’une seule petite chance de sauver sa jumelle, il était prêt à souffrir le martyr.
L’opération fut programmée pour la fin de leur 6ème année scolaire afin d’éviter de les perturber dans l’obtention future de leur Aspics.
Le jour venu, les deux adolescents dans leur 16ème année furent hospitalisés. Rachelle fut la première et Elias resta près d’elle jusqu’à ce qu’on lui demande de rejoindre à son tour sa chambre.
Il tenait la main de Rachelle, s’évertuant à la faire rire lorsque l’infirmière vint le chercher.
« Si tu meurs j’te tue. » Lâcha-t-il après avoir remarqué la présence de l’infirmière. Il ponctua sa phrase d’un petit sourire taquin.
« Laferme tu veux... Tu vas réussir à me faire chialer.. » Il sourit de plus belle
« J’aime quand tu pleures, tu es magnifique, après je peux te faire un câlin. » « Comme si t’avais besoin de ça… » Il sourit et déposa un baiser sur le front pâle de sa jumelle. Il commençait à partir lorsqu’elle le rappela.
« Elias.. » Il revient près d’elle et s’assit au bord de son lit, posant sa main sur la joue de sa jumelle. Elle avait le regard triste et il détestait cela.
« Merci… Peu importe ce que ça donne… Merci. Je voulais te le dire au cas où… » « Tu vas pas mourir. » La coupa Elias.
« T’as pas le droit. Tu ne me laisses pas… Je t’aime. » Il sourit inclinant doucement la tête tandis qu’elle pleurait légèrement. Il essuya une petite larme roulant sur la joue de Rachelle puis l’embrassa une dernière fois avant de rejoindre sa chambre.
L’extraction de greffe fut effectuée et malgré l’anesthésie, la souffrance fut conséquente. Il ne put réprimer quelques gémissements de douleur et ses larmes tandis que son corps se crispait sur le lit. Il s’endormit quelques heures, après l’opération, complètement vidé.
A son réveil ses parents étaient présents dans sa chambre, les yeux rougis de larmes.
« Comment va Rachelle ? » dit-il encore dans le cirage.
Un long silence s’installa et son père Silas lui prit la main avant de baisser la tête.
« Tu as fais ce qu’il fallait Elias. » L’adolescent tenta de se relever mais son corps douloureux lui rappela ce qu’il venait de subir et l’obligea à rester allongé. Il fixa alors le plafond et ses yeux s’emplirent de larmes.
« C’est impossible… comment… Elle devait… Ca allait mieux… » Sa gorge s’était si bien serrée qu’il n’arrivait plus à parler. Sa mâchoire se serra et les larmes roulèrent sur son visage. Le silence s’était installé de nouveau. Il avait mal, terriblement mal, physiquement, mais ce n’était rien comparé au vide qu’avait laissé Rachelle en s’en allant. La fatigue finit par l’emporter de nouveau et il fut ramené chez lui.
Le lendemain matin, au réveil dans son lit, c’était comme si plus rien n’avait de sens. Et les jours suivant aussi.
∼ Epilogue ∼
L’adolescent plein de vie avait intérieurement laissé place à un vide inconsolable. En apparence, il n’en était rien ou presque. Il avait voulu retourné au plus vite à Poudlard, faisant preuve d’une force incroyable, dissimulant sa douleur. Son père lui avait pourtant assuré qu’il pouvait attendre l’année suivante pour y retourner. Elias avait répondu « pour quoi faire ? » Silas n’avait su que répondre. Sa dernière année à Poudlard, il ressembla plus à un fantôme qu’à un adolescent de 17 ans. Toute l’école était au courant pour Rachelle, aussi le sujet était vite devenu tabou. Il se contentait de répondre qu’il allait bien puis de rester en silence. Il se contentait de suivre ses amis, qui eux cherchaient à l’occuper. Il faisait bonne figure, ne refusant jamais une soirée, jamais une virée. Il se sentait pourtant totalement vide. Il n’avait plus envie de rien. La vie avait ce goût âpre qu’il ne lui connaissait pas jusqu’à présent. Il avait toujours tout fait avec Rachelle et maintenant elle n’était plus là. Sa relation parfaite avec sa jumelle avait quelque peu étouffé celle qu’il aurait pu avoir avec Summer, si bien qu’ils ne s’entendaient pas vraiment. Elle avait de quoi lui en vouloir. Il avait été beaucoup moins présent pour elle qu’il ne l’avait été pour sa jumelle. Et elle lui en voulait d’être encore si peu conscient de sa douleur à elle, convaincu qu’il souffrait plus. C’était peut-être le cas, il venait de perdre une moitié de lui, c’était comme s’il était mort lui aussi ce jour là, mais il ne devait pas négligé le mal de sa désormais unique petite sœur. Ils s’éloignèrent, peu à peu. La rancune qu’elle lui portait était bien trop grande, et lui bien trop con pour se rendre compte qu’il devait reprendre ça. Courant de sa dernière année, il se mit à voir Rachelle, du moins son image. Elle était là parfois, sans qu’il ne puisse l’expliquer. Il crut devenir fou mais l’idée d’en parler ne l’effleura qu’une fraction de seconde. Il ne voulait pas perdre Rachelle une deuxième fois.
A sa sortie de Poudlard, il quitta sa petite amie. Il n’était pas amoureux. Il était bien avec mais ne se sentait pas pousser des ailes non plus. Elle se voyait déjà s’installer avec lui et faire sa vie. Elle en eu le cœur brisé. Pour lui ça n’avait jamais été aussi sérieux que cela.
Il prit une année sabbatique, décidant de voyager, comme si ça pouvait lui changer les idées. Rachelle lui apparaissait de plus en plus souvent et avec le temps il se mit à lui parler. Son refus de la laisser s’en aller forçait son cerveau à en créer son image. Elle l’aida sur le chemin du deuil. Il pouvait apprendre lentement à la laisser partir. Il ne réussit à s’y résoudre.
A son retour à Londres, son père lui proposa un travail dans son cabinet d’avocat mais le jeune homme refusa l’offre. Il se savait à moitié fou et préféra un job d’archiviste chez Fleury et Bott. Ca n’avait rien d’un boulot de rêve mais il gagnait sa vie et il pouvait se reconstruire lentement à l’abri des regards.
Lorsqu’il se sentit prêt, il déposa sa candidature au poste de professeur d’Astronomie à Poudlard, il avait maintenant 23 ans. Il avait toujours eu des prédispositions dans cette matière, surement grâce à la passion qu’il en nourrissait avec Rachelle. Ils avaient eu beaucoup de choses en commun et celle-ci en faisait partie.
Il avait appris à vivre avec cette image de Rachelle, figée dans sa 16ème année. Il se sentait apte à reprendre une vie sociale, à reprendre sa vie en main, sa blessure intimement protégée et enfouie derrière une illusion.
Il a maintenant 28 ans et cache parfaitement sa part de folie intime. Nulle ne sait qu'il voit sa soeur en secret et qu'il lui parle. Il est devenu un type bien, ses parents sont fiers, ses amis peuvent compter sur lui, il fait son travail avec passion et régularité. Il n'est toujours pas tombé amoureux et il se demande si cela lui tombera dessus un jour.
Les récents évènements ne l'ont pas vraiment affecté. Doté d'une grande capacité de tolérance, il a accueilli les anciens moldus nouveaux sorciers avec dignité et se comporte avec eux comme il le ferait avec n'importe qui d'autre. Il a simplement peur des conséquences. Il espère que les nouveaux sorciers ne feront pas trop de dégâts, de blessés avec leurs pouvoirs qu'ils n'ont encore jamais appris à contrôler. Il ne rejoint pas la cause de l'hérétique qui les a mis dans cette situation, il pense que chaque chose devrait rester à sa place. Mais il n'en fait pas une affaire d'état. Il préfère rester en dehors des conflits politiques, quels qu'ils soient. Il s'amuse juste à constater la différence entre ceux qui les appellent "anciens moldus" et ceux qui préfèrent "nouveaux sorciers". Il ne désire qu'être heureux, une bonne fois pour toute, parfaitement heureux.