Mischa attrapa un bout de papier, elle adorait toujours écrire… c’était son passe-temps favori, aujourd’hui elle devait faire le point sur tout ce qui fut, tout ce qui la rendait telle qu’elle était, c’était son envie la plus profonde. C’est ainsi qu’elle se retrouva là, une feuille entre les mains, une plume posée sur le rebord de la table. Elle posa le bout de l’objet sur la feuille et les mots glissèrent sur le papier :
« Je m’appelle Mischa Joy Winchester. Ça parait un peu cliché de le dire comme ça mais comme toute histoire à raconter il est nécessaire de présenter chacun des personnages avec beaucoup de vigueur. Je ne sais pas trop par où commencer, est ce que je dois passer directement au moment où j’ai pu comprendre que cette vie n’était pas faite pour moi ? Ou ne pas sauter des étapes et insister sur tous les points qui me semblent nécessaire ?
A fortiori, je suppose qu’il faut que je commence par le début, du moins par ce dont je me souviens… Evidemment je ne commencerais pas mon histoire par « il était une fois », parce que cela n’a rien d’un conte de fée.
Mes parents étaient tous deux très absent. En vérité, ils se sont toujours foutus de savoir si nous étions heureux. Je dis-nous parce que oui j’avais un grand frère, Matthew. C’est peut- être dû au fait qu'ils ont toujours soutenu le côté obscur de la magie, enfin j'en sais rien mais je suppose que ça a beaucoup joué dans nos rapports. Ma mère, Elena, s’est toujours montrée froide envers moi et mon frère, elle n‘avait jamais le temps jamais. Je me suis toujours demandé pourquoi mes parents avaient pris la peine de nous concevoir si c’était pour nous abandonner à notre triste sort…enfin je suppose qu’ils n’avaient pas vu les choses comme ça.
J’ai beaucoup manqué d’amour et d’affection, et aujourd’hui quand je me retourne sur mon passé je vois à quel point ça m’a marqué au fer rouge…heureusement aujourd’hui j’ai réussi à faire l’impasse. Matthew…c’est lui qui m’a sauvée… je me demande comment je serais aujourd’hui s’il n’avait pas été là. Je suppose que je serais le genre de fille qui crache du venin à la figure des autres et qui ne pense qu’a son petit nombril n’ayant aucune notion de respect, d’amour et de loyauté. Lui c’était mon rayon de soleil contre la glace du cœur de mes parents. Hector mon père nous traitait toujours très sévèrement, parfois même quelques coups se perdaient… Mais ça c’est surtout mon frère qui en recevait. Je ne crois pas avoir déjà eu de l’amour pour eux, en fait je crois même que je les aie hais des lors ou j’ai pu comprendre ce que voulait dire ce mot. Matthew ne se plaignait jamais, son sourire restait toujours collé sur ses lèvres et il passait son temps à s’occuper de moi, comme si j’étais une poupée de porcelaine fragile… à chaque fois que je lui demandais pourquoi il prenait autant soin de moi il me répondait le plus naturellement du monde que c’était parce que j’étais un vrai petit miracle pour lui. Lui aussi c’était mon miracle. Je l’aimais tellement. Je ne crois pas qu’on ait pu un jour aimer autant que moi j’ai aimé mon frère. Je me faisais souvent punir par ma mère… Selon elle, j’étais une tête de linotte qui ne respectait rien et qui n’écoutait jamais ce qu’on lui disait de faire. Elle s’en prenait souvent à moi, une fois elle me priva de repas car je m’étais aventurée trop loin. »
Mischa s’arrêta et se repassa une scène dans sa tête, ses mots sur le papier la conduisirent a des disputes qu’elle entretenait souvent avec sa génitrice :
« - Mais…maman…Matt’ il a le droit d’y aller lui… »
« - Matthew a 11 ans ! Toi tu en a 7 Joy ! Ce soir tu iras au lit sans souper ! Maintenant va enlever cette boue de ton visage et vite avant que je t’en colle une ! »
« - mais...maman j’ai faim moi… »
« - ça fallait y réfléchir avant de t’éloigner de la maison petite sotte ! »
Mischa secoua la tête et reprit son écriture.
« J’étais donc rentrée penaude vers la maison et étais allée au lit sans manger, l’estomac dans les talons. Plus tard, Je me souviens encore avoir entendu les pas de mon frère devant la porte et entrer en regardant autour de lui voir s’il n’y avait pas nos parents. Rien qu’à la vue de celui-ci mon cœur éclata de joie. Il illuminait toujours mes journées, mon grand frère c’était comme ma vie. »
Elle se souvient de la bonté de son frère ce jour-là, il était tout pour elle, elle lui devait tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle été.
« - Tiens, je t’ai ramené quelque chose à manger, ils sont fous de ne pas te donner de nourriture ! »
« - Oh merci! »
Cette anecdote réchauffa le Cœur de la jeune fille qui reprit la plume et inscrit sur le blanc cassé de la feuille pour écrire à quel point elle l’aimait.
« Tous les soirs il venait me voir pour me raconter une histoire, quelques fois nous nous chamaillions, d’autres fois les petites discussions finissaient en batailles de coussins. Je l’adorais, il pensait toujours à moi. Je finissais mon repas en engloutissant le dernier morceau de pain qu’il restait puis je m’allongeais dans mon lit. Je n’avais jamais compris pourquoi nos parents ne s’intéressaient pas à nous. Nos parents étaient des sorciers très froids, je ne savais pas trop ce qu’ils faisaient mais visiblement ils étaient des gens haut placés dans le ministère. Mais je n’ai jamais vraiment cherché à savoir, tout comme eux n’ont jamais vraiment cherché à nous comprendre. Je lui confiais tous mes doutes, mes craintes les plus secrètes, il m’aidait toujours à trouver la lumière en moi, à m’aider si je me faisais gronder, comme ce jour ou ma mère m’avais privé de nourriture et où Matthew était venu secrètement m’apporter à manger… »
Les pensées de Mischa vagabondèrent une fois de plus vers ce souvenir qui l’avait marquée comme un fer rouge sur une brebis :
« - Diiiiiiiit ! Tu vas aller à Poudlard toi ? »
« - Oui il parait…»
« - moi aussi j’irais? »
« - bien sûr ! »
« - tu sais…j’ai peur un peu… »
« - de quoi Mischa chérie ? »
« - ben… de eux… j’ai peur quand tu seras plus là, je ne veux pas qu’ils soient méchant »
Revoir le regard de son frère dans ses pensées la submergea d'une vague d'amour. Elle continua son écriture.
« Mon frère m’avait pris dans les bras ce soir-là, il avait vu mes doutes les plus profond… tout le reste de la soirée il m’avait rassuré en me disant qu’un jour, moi aussi je serais libre de leur emprise. Nous nous étions endormis tous les deux. Le lendemain matin, Hector notre père avait trouvé l’assiette dans ma chambre, il avait tout de suite comprit que Matthew m’avais fait dîner en cachette. C’est la première fois que je voyais mon père aussi en colère et Matt’ se prit quelques coups. Il ne broncha pas ce jour-là… Moi je pleurais toute la journée.
Quelques années plus tard, Matthew nous quitta pour Poudlard… je me sentis si vide sans lui. Je recevais régulièrement des lettres de celui –ci, il avait été envoyé à Gryffondor...j’espérais un jour moi aussi atterrir dans cette maison pour suivre les traces de mon frère.
Ma vie chez moi devenait difficile, au fur et à mesure que je grandissais, je perdais l’innocence de mon enfance… la solitude peut vraiment faire basculer la meilleure des personne dans le chaos émotionnel le plus profond. Mes parents me dégoûtaient, je devenais infecte avec les gens qui m'entouraient, deux personnes sortaient du lot : Matt' et Ewan, le reste m'était égal… souvent je me faisais punir, n’écoutant même plus ce qu’ils pouvaient bien avoir à me dire. Un jour, mes parents reçurent de la visite. J’avais 10 ans. Je n’avais même pas envie d’aller saluer les visiteurs, mais finalement je m’y résolu. En descendant les escaliers pour aller jusque dans le hall j’apercevais des ombres… une femme, un homme et un enfant. L’enfant me sourit, je lui répondis par un regard glacial. Je détestais la compagnie d’inconnus chez moi, non en fait je détestais la compagnie tout court, ce petit monstre ne ferait pas exception. Je saluais rapidement les personnes et remontais dans ma chambre avec le garçon qui s’était…totalement incrusté avec moi. »
La jeune fille se remémora ce jour-là un petit rictus lui échappa dans le silence de sa chambre :
« - C'est joli chez toi »
« - Au pire ne parle pas s’il te plait. »
« - Ce n’est pas très poli tout ça »
« - Je te rappelle que je suis chez moi et que je fais ce que je veux, alors s’il te plait ferme la ou alors redescend te mettre dans les jupons de ta maman okay ?! »
Aha, la suite elle le savait n'était pas si drôle.
« Je ne supportais pas qu’on m’interrompe dans mes activités, et je n’avais aucune envie de supporter ce gamin qui me pourrissait la soirée. Ses parents ayant l’air aussi stupide que les miens, avec leurs grand airs…cette petite réunion me donnait envie de vomir, ce garçon avait l’air tout aussi arriéré que nos parents, ses manières me faisant doucement rire, il allait que je me l'avoue, je n'étais plus une gentille petite fille qui subissait. Alors que nous descendions pour dîner, le garçon, dont je n’avais pas pris la peine de retenir le nom, tomba dans les escaliers et dévala une dizaine de marches avant de s’arrêter. Nos parents arrivèrent en courant et devant mon visage rieur, ils en déduire que c’était moi qui l’avais poussé. Le garçon, loin de me discréditer leur jura que je l’avais poussé. Cette injustice déchaîna ma colère… je sentis que quelque chose bouillait en moi. Les murs tremblèrent, les lumières grésillèrent et des ampoules éclatèrent. Surprise par ce que j’avais fait, je me calmais aussitôt et la maison redevint calme. C’était la première fois que mes pouvoirs se manifestaient. Les sorciers invités attrapèrent leur fils et sortirent de la maison en poussant des jurons contre ma famille. Je jubilais intérieurement, sachant pertinemment que le faux témoignage de la gamine me faudrait une bonne punition.
En effet. Je passais la semaine enfermée dans a chambre, mes parents m’apportant à manger… après m’être prit 3 gifles par ma mère, ce dont je me foutais royalement, ils n'étaient que des cafards a mes yeux. Cette semaine était censé me faire réfléchir à la fille ingrate et irrespectueuse que j’étais. Moi, j’en profitais pour écrire à mon frère, lui implorant de m’aider à sortir de cette famille qui m'écoeurée.
Dès que je fus « libérée », provoquer mes parents devint mon jeu favori, j’usais de tous les moyens pour les humilier… Et j’y prenais goût. Je me servais de ma colère comme source d’énergie… J'étais très forte à ce jeu-là. Je devenais exactement ce que je ne voulais pas être, je devenais froide et impassible. Mon frère revint de Poudlard. Il était très bon en cours… Mais mes parents s’en fichaient. Moi j’écoutais ses récits poudlarien avec attention. Il avait souvent l’habitude de me faire des énigmes et de me laisser y réfléchir pendant quelques jours, il disait que j’étais intelligente, maligne et que ça développerait mon sens de la réflexion. Je reçu ma lettre pendant les vacances. ENFIN ! J’allais quitter cet enfer et rejoindre mon frère sur les bancs de l’école profitant de ses 3 dernières années avec lui à Poudlard.
Ce fut un soir que tout bascula : Matthew avait quitté poudlard depuis un an… Il était entré à la gazette du sorcier et été devenu l’un des journalistes les plus casse-cou qu’il soit. Il enquêtait peut être un peu trop sérieusement… Quoiqu’il en soit… Lors de ma 5eme année, pendant les vacances je rentrais chez mes « parents », mais ce soir-là tout se brisa. Toute ma vie.
J’attendais Matthew… Il était en retard, je devais dormir chez lui ce soir-là. J’attendis une heure puis exaspérée je rentrais chez mes parents. Il y avait beaucoup de monde dans la maison, d’après ce que je pu voir par la fenêtre. Je rentrais…Mon cœur battait a mille a l’heure. Des journalistes de la gazette étaient là, des aurors… Ils parlaient à mes parents. Je poussais tout le monde en hurlant. J’avais hurlé après mes parents. Ma mère me toisa du regard. Mon père quant à lui semblait indifférent. C’est alors que ma mère cassa le silence entre nous et eu ces quelques mots qui détruisirent mon âme à jamais. « Matthew est mort. Il s’est fait assassiné ». Non…Impossible pas lui, pas mon frère… pas celui qui avait porté tout mon monde. La colère m’envahit à nouveau. Ma mère n’avait aucune larme, elle ne ressentait rien. Je chassais le Monde dehors et me tournais vers ma mère. La scène qui s’était passée avait été terrible et m’avait bouleversée a jamais, c’est ce jour-là que je renoncer à la vie qu’ils m’avaient offerte, ce jour-là ou j’assumais être différente d’eux et d’aimer mon frère à mourir. Je crachai sur le nom de ma mère, sur celui de ma famille, ma haine fut à son paroxysme, et cela me fit un bien fou de me déchainer de la sorte. »
Elle sentit la haine refaire surface, les souvenirs la giflèrent violemment.
« - Comment peux-tu m’annoncer la mort de ton fils avec aussi peu de chagrin ; QUELLE GENRE DE MERE ES-TU ? »
« - Il n’est plus mon fils. »
« - Espèce de garce ! Tu n’es qu’une sorcière perfide et sans cœur, IL ETAIT TON FILS et tu ne l’as jamais aimé, tu me dégoûte »
Elle se souvint avoir giflé si fort sa génitrice que celle-ci en garda la trace de ses doigts :
« - Comment oses tu gifler celle qui t’as élevée ! COMMENT OSES-TU ! »
« - J’AURAIS PREFERE QU'ELLE NE M’ELEVE JAMAIS ! ET TOI TU N’ES PAS MON PERE ! »
Elle se vit cracher au visage de son père qui ne savait pas trop s’il devait être fou de rage ou surpris par ce geste. Finalement il opta pour les deux.
« - Voilà, maintenant vous n’avez plus d’enfants et moi je vous hais du plus profond de mon cœur ! »
Le souvenir de Mischa s’estompa et celle-ci reporta son attention sur la feuille afin de finir son Histoire.
« J’avais claqué la porte en poussant au passage les journalistes et les aurors qui se pavanaient dans mon salon, et ce fut la dernière fois que je vis mes parents. Emportant le chagrin de la perte de mon frère et ma colère loin d’eux. Je m’installai chez Ewan, mon meilleur ami. Ses parents m’accueillant avec bienveillance. Sans lui, je ne sais pas où j’en serais. Aujourd’hui, je suis majeure depuis peu, les parents d’Ewan sont toujours aux petits soins avec moi mais cela fait longtemps que j’ai pris mon indépendance. Ces dernier temps, le monde des sorciers subit un sérieux remous dont je ne sais que penser, en effet un certain sorcier vendeur de farces et attrapes dont je ne me souviens plus le nom a ensorceler des friandises qui ont transformé des moldus en sorciers… c’est dingue je trouve, il doit être assez puissant pour réussir un truc comme ça. Enfin je n’ai pas tout compris et finalement tant que cela ne change rien pour moi et Ewan je m’en moque un peu, je suis sûre que le monde pourrait être détruit du jour au lendemain que cela ne me ferait ni chaud ni froid de toute façon… du moment que ces anciens moldus ne s’amusent pas à faire les malins et à se sentir supérieur, tout ira pour le mieux, je n'aime pas tellement qu'on me tienne tête. Puis comme dit le proverbe « qui vivra verra », j’ai beaucoup vécu déjà et beaucoup vu pour savoir que les choses évoluent toujours de façon surprenante et pas forcément bénéfiques, pourquoi cette fois-ci les choses devraient être différentes ? » ?
Mischa Mit un point final et plia le petit recueil qu’elle venait de terminer. Elle ouvrit son tiroir, s’attarda sur une photo de son frère qu’elle glissa entre deux feuilles de son « journal » et posa le tas de papier sur le bois avant de refermer le tiroir.
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