« Et ce sera une jolie petite sorcière aussi ? » demande le jeune homme avant de se pencher sur sa fille et l'embrasser sur le front. Moldu depuis la nuit des temps, jamais il n'est entré en contact avec le monde magique, jusqu'à ce qu'il rencontre Jess et en tombe amoureux. Cyprian est l'homme le plus heureux de la terre, il a rencontré la femme la plus merveilleuse du monde, et a connu une nouvelle vision de la vie grâce à elle. La magie. Quelle chose magnifique ! Il aimerait tellement pouvoir participer un peu à ce monde, donner tout ce qu'il peut pour y être quelques minutes, pouvoir faire de la magie aussi. « Normalement, oui. » répond Jess en souriant alors qu'elle serre leur fille contre elle. Il y a deux ans de ça, elle a donner naissance a une petite blondinette adorable, le portrait craché de sa mère. Ce sont certainement ces petits mots, ou les longues études qu'il a fait sur le sujet de la magie, qui ont poussés Cyprian à se lancer dans l'adoption. Il veut pouvoir aider le monde Sorcier et il a trouvé la meilleure des solutions : adopter un enfant dans l'Orphelinat Magique. Ca peut paraître saugrenu, mais Jess le suit dans tout ces folies, puisqu'elle est folle elle aussi, elle aime tout ce qui sort du commun, et elle se dit qu'aider les Sorciers ne leur ferait pas de mal.
Et un an plus tard, le miracle se produit enfin. Un petit bout de chou du monde Sorcier fait une entrée fracassante dans la famille Rhodes : Maël. Ce petit ange adorable, aux cheveux blonds et du même âge que Franky. On pourrait presque penser à des jumeaux, ils se ressemblent plutôt. Enfin, juste physiquement, car mentalement ils sont le jour et la nuit. « Heureusement qu'il fait ses nuits. » avait commenté un jour Cyprian au sujet du petit nouveau dans la famille. Oui, car Franky trouvait ça encore amusant de gueuler toute la nuit, comme si elle s'amusait à chanter une chanson nocturne à ses parents, ou à les rendre dingues tout simplement. Peut-être qu'elle voulait aussi attirer l'attention de Maël sur elle ? Histoire qu'ils s'amusent à deux à brailler. Mais son frère d'adoption se contentait de dormir, ou alors de la regarder calmement lorsqu'il était éveillés par la gamine.

« Arrêtes de pleurer, Franks. » La blonde relève ses yeux brillants de larmes, elle renifle bruyamment et foudroie Maël du regard. « Tais-toi, tais-toi ! Tu peux pas comprendre. » Et elle se lève, serre l'herbe qu'elle vient d'arracher du sol entre ses mains et les jette sur lui avant de grimper à l'arbre derrière elle. Elle s'élève dans les branche alors qu'elle continue de pleurer, comme si c'était impossible de s'arrêter. C'était certainement ça, c'était impossible de s'arrêter. « S'il est partit, c'est qu'il ne vous méritait pas, Jess et toi ! » Franky se penche alors sur sa branche, elle aimerait ne plus entendre son frère adoptif, mais c'est comme si c'était devenue impossible, alors elle ne peut s'empêcher de le regarder et de l'écouter, impuissante. Les mots entrent dans sa tête et dansent, et elle pleure encore plus. Elle est en colère et perdue, elle ne comprend pas pourquoi. « Tu sais pas toi, c'était pas ton vrai papa, tu sais pas ! » Ce sont certainement des mots égoïstes, mais Franky est blessée, elle est brisée. Son père est partit du jour au lendemain, sans donner de détails. Comme si le monde magique ne lui plaisait plus, comme si tout ça devenait dingue. Mais c'était peut-être Franky qui devenait dingue ? Elle avait toujours été tellement proche de son père, toujours, et qu'il parte du jour au lendemain, sans rien dire, c'était abominable. « Francesca, descend de cet arbre tout de suite ! » Jess avait entendue la petite scène entre Franky et Maël, évidemment, elle étendait le linge à côté. Et ce n'est que lorsque la blondinette voit les larmes dans les yeux de sa mère qu'elle se décide à descendre à son tour. Arrêter d'être égoïste.

Poudlard. La révélation de Franky qui s'y est sentie comme chez elle automatiquement. D'ailleurs, assise à la table des Poufsouffles, elle ne peut s'empêcher de sourire, comme d'habitude. Comme si chez les Jaunes, tout était toujours joyeux. La voilà qui croise ses jambes sous la table, rejetant une longue mèche blonde derrière son oreille, son manuel de métamorphose ouvert en équilibre sur un gobelet. « On tourne... et on finit sur la gauche. » Dangereuse, comme d'habitude lorsqu'elle a une baguette en main, Franky tente de reproduire le geste précautionneusement. Sauf qu'apparemment ça ne marche pas, et la voilà qui met le feu au pain de mie qui était posé sur la table, sans faire exprès. Heureusement pour elle, l'une de ses camarades à l'esprit de lancer un verre ''aguamenti'' sur le feu et pouf, plus rien. La blonde regarde alors sa camarade et hoche un peu la tête pour la remercier avant de hausser les épaules, de toute manière elle aussi elle savait lancer un aguamenti... « Oh regarde, ça fait des toast grillés, trop cool ! » Et elle en attrape un pour le porter à sa bouche avant de tendre le pain vers sa camarade qui l'a aidé. « T'en veux peut-être ? »
« Des Moldus à Poudlard ? » Franky hausse que très légèrement un sourcil en entendant ça, alors que son corps frêle prend le soleil, elle jette un regard à Maël. Ce dernier doit sûrement comprendre. Franky n'aime pas vraiment les Moldus, depuis que son père a quitté la maison, elle mène même un combat contre ces gens dépourvus de pouvoirs qu'elle trouve stupide. « On peut les transformer en citrouilles ? » Elle retire ses lunettes de soleil alors qu'un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Ils sont assis avec toute une troupe d'élèves de septième années et les voilà entrain de parler tranquillement du nouveau sujet qui fait frisonner Poudlard. Ils sont censés réviser, il est vrai, mais cette histoire traîne dans la tête de Franky. Maël arrive à reprendre sa lecture mais elle, elle observe le ciel, un peu à la ramasse. On dira que c'est son côté rêveur qui fait ça, hein. Mais elle a déjà une idée qui traîne dans sa tête. Personne ne sait qu'elle n'aime pas les Moldus, peut-être Maël mis à part, mais sinon le reste, ils pouvaient bien chercher qu'ils ne trouveraient pas. « Tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'au coude si tu penses pouvoir manger mon chocolat à la framboise, Reagan. » Lance-t-elle en voyant les doigts de son camarade s'approcher de la tablette posé sur le sol devant elle.