« Oh, mon dieu, vous avez vu ? Vous avez vu ce qui est arrivé ? Cet homme ! Cet homme s'est envolé, comme ça ! Puis ... Puis il a disparu ! Oh mon dieu ! » La jeune femme montrait avec stupéfaction le ciel bleu où devait se trouver l'homme quelques minutes plus tôt. « Mademoiselle ! Regardez moi, s'il vous plaît. » Le jeune homme sortit alors sa baguette magique de sa poche, et se prépara à lancer le sort qui effacerait la mémoire de cette moldue, mais en croisant ses beaux yeux bleus ... Il ne put s'y résoudre.

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« Je n'aurais jamais dû naître. Mes parents n'étaient tout simplement pas fait pour se rencontrer. Ils sont le total opposé l'un de l'autre. Elle est moldue, lui est sang-pur. Elle est blonde, lui est brun. Elle a les yeux bleus, lui les yeux gris. Elle est petite, il mesure plus d'un mètre quatre-vingt. Elle est une artiste, il est un haut fonctionnaire. Elle est douce et attachante, il est sévère mais juste. Et pourtant, ils s'aiment comme des fous. Lorsque je vois mes parents, je songe que celui qui a dit que les opposés s'attirent avait raison.

Dans sa jeunesse, mon père, un jeune américain ayant rejoint la Grande Bretagne à sa majorité dans le but d'y passer quelques années de sa vie, travaillait comme Oubliator. En ce 20 mai de l'an 1991, le jeune William Rosenwood travaillait dur. Il venait seulement d'être nommé au Quartier Général des Oubliators et s'il avait été bien heureux d'arrêter d'entretenir la propreté des toilettes du Ministère, il attendait avec impatience une mission de terrain pour en finir avec cette maudite paperasse dont on l'avait chargé de s'occuper depuis son arrivée. Heureusement, ce jour-là, la chance lui souriait. Quelques heures après le début de sa journée, son chef vint le voir et lui confia qu'un sorcier avait lévité puis transplané devant une dizaine de moldus et qu'il fallait réparer ça immédiatement.

Mon père était loin de se douter que ce jour-là serait le plus grand jour de sa vie. Celui où il rencontrerait la personne avec qui il passerait le reste de son existence. Ma mère.

En 1991, ma mère avait 24 ans, et c'était une ravissante jeune femme qui attirait de nombreux regards. Pourtant, la seule chose que ma mère aimait, c'était la musique. Rock, classique, jazz, tout y passait. Piano, violon, guitare, basse ou contrebasse. Mais son instrument de prédilection était la clarinette. Elle pratiquait depuis qu'elle avait six ans et n'avait jamais arrêté depuis. On la qualifiait régulièrement de virtuose, elle répondait simplement qu'elle s'entraînait dur. A 24 ans, Dalia Blake ne cherchait ni la reconnaissance, ni la gloire, ni même l'homme de sa vie. Et pourtant, ce 20 mai de l'an 1991, elle allait bel et bien le rencontrer.

Souvent, quand je me dis que la rencontre de mes parents, et donc ma naissance, n'est due qu'à un zouave qui a fait le pitre devant des moldus, je me dis que le destin est tout de même une bien belle chose. »

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« Mon père prit un énorme risque pour ma mère. Celui de se faire virer de son travail, voir d'être jugé au Magenmagot pour avoir révélé la vérité sur notre monde à une moldue qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Pourtant, quand il me raconte cette histoire aujourd'hui, il me dit toujours que pour elle, il aurait été prêt à faire des sacrifices bien pire.

Contre toute attente, au lieu de le traiter de fou, ma mère crut à son histoire abracadabrante de sorciers vivant cachés et possédant des baguettes magiques leur permettant d'effectuer des choses impensables et inimaginables pour les moldus. Elle accepta d'apprendre à le connaître. Accepta même de se faire effacer la mémoire s'il arrivait que ça ne marche pas entre eux. Accepta de visiter son monde, et s'intégra dans celui-ci plus que de raison, à tel point que je doute parfois moi-même qu'elle ne soit pas sorcière.

Le 28 juillet 1994, William Rosenwood et Dalia Harrison se marièrent devant une assemblée composée à moitié de sorciers, à moitié de moldus. Si William avait craint que sa famille, parfois un peu conservatrice, n'accepte pas celle qu'il avait choisi, Dalia avait su les conquérir avec son caractère attachant et enjoué. Deux mois après leur union, le couple décida de retourner vivre aux Etats-Unis. Tout le monde était ravi de cette union, et lorsque le couple apprit la grossesse de ma mère, l'évènement fut célébré en grande pompe. Nul doute que cet enfant naitrait dans une famille soudée et aimante, malgré tout ce qui les différenciait.

Sauf qu'il n'y avait pas un enfant, mais bel et bien deux. »

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« Nous avons choisi de pointer le bout de notre nez le 2 janvier de l'an 1996, par une froide matinée d'hiver, juste après le jour de l'an. Je suis sorti le premier, et sans savoir vraiment pourquoi, j'en ai toujours été fier, bien que mon frère ne me précéda que de 3 minutes 28 secondes très exactement.

Ma mère n'avait pas voulu choisir de noms à l'avance. Elle avait déclaré qu'en nous voyant pour la première fois, elle saurait comment nous nommer. Elle m'a toujours dit qu'au moment-même où elle nous déposa tous les deux dans ses bras, elle sut. Declan et Caelan. Caelan et Declan. Mais mon père, bien trop précautionneux pour laisser faire le hasard avait déjà opté pour Lewis et Logan, et il fut donc décidé que nous serions Lewis Declan et Logan Caelan Rosenwood.

Nos premières années de vie furent plutôt agitées. Quelques mois seulement après notre naissance, on déménagea à New-York, ville lumière. Celle qui restera pour moi la ville de mon enfance, et de tous mes rêves. Mon père, en pleine ascension de sa carrière, n'avait que peu de temps à nous consacrer. Ma mère, qui au fond, n'était encore qu'une enfant, attachée à sa jeunesse, avait du mal à nous gérer. Pourtant, nous étions heureux. Je l'ai toujours été, je crois, heureux. Très tôt, j'ai compris que ma mère avait découvert le secret de la vie. Très tôt, j'ai compris que la clé, c'était le bonheur. Pas la réussite, pas la gloire, pas même l'amour. Le bonheur, quelque soit sa forme ou le moyen par lequel on l'obtient. »

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« J'ai grandi. Mon frère a grandi. Mes parents ont vieilli. Peu après que nous ayons fêté nos sept ans, mon père fut muté en Angleterre, à un poste intéressant au Département de la Justice Magique, dont il deviendrait le directeur quelques années plus tard. Ma mère, elle, commençait à se faire un nom dans la musique et l'idée de retourner dans son pays ne lui déplaisait pas. Nous avons quitté notre appartement de New-York pour acheter une grande maison à Londres.

Nos activités ont changé. Nous avons arrêté de vouloir à tout pris mettre à sac la maison, et nous avons intégré l'école primaire moldue la plus proche. Ma mère y tenait, ne voulant pas, malgré son amour du monde sorcier, que nous coupions les ponts avec les moldus. Notre grand jeu, à Caelan et à moi, était d'échanger nos identités. Parfaitement identiques, il n'était pas rare que même notre père nous confonde. La seule personne que nous ne pouvions duper était notre mère, même si ce n'était pas faute d'avoir essayé.

Ainsi, quand Caelan, âgé de 8 ans, se trouva une amoureuse qui habitait non loin de chez eux à Londres, ce fut en faites moi-même, Declan, qui l'embrassa pour la toute première fois.. Ainsi, lorsque je fis ma première démonstration de magie, devant mes grands parents paternels, deux mois avant mon frère, c'était en faites Caelan qui venait de casser la moitié de la vaisselle des Rosenwood.

Tout cela était un jeu, pour nous. Un jeu. Un jeu qui renforçait notre complicité, notre sentiment d'invulnérabilité. Nous étions les jumeaux Rosenwood, et tant que nous demeurions ensembles, rien ne pouvait nous arriver. »