D’après ma mère, je porte mon prénom à merveille puisque du jour où je suis née, elle a dit que j’ai été leur petite fée adorée. Il parait que je suis née un 23 juin 1996 à Londres, mais rien n’est moins sûr. Car ce qui concerne ma petite enfance, je parle bien de la très très petite, bizarrement, j’en sais pas plus que ça. Faut dire, mes parents ils restent super vague avec ma naissance et tout, et puis j’ai fini de me lasser de leur demander des détails et d’avoir toujours les mêmes rengaines. Ca c’est bien moi : on va dire que malgré toutes les qualités que j’ai (si, si, j’en ai pas mal !), je ne suis pas un génie, ni une lumière, et que celle qui est censée me briller au plafond n’est pas bien vive. J’ai toujours entendu les gens dire que j’étais une brave fille, toute mignonne et toute gentille, un peu simplette mais tellement attachante. Ca ne m’a jamais vraiment dérangé ni déplu. Parce qu’en l’occurrence, c’est vrai.

Pour en revenir à mon enfance, j’ai vécu une enfance tout à fait banale, choyée comme une petite princesse (je suis fille unique) par mes parents, « qui m’ont eu tard » comme m’a souvent expliqué papa. Mes parents je les adore, ils sont vraiment géniaux, et me couvre de cadeaux et d’attention. Faut dire, ça non plus ça ne m’a jamais dérangée. J’suis pas bien difficile moi, j’suis pas très compliquée à vivre. De mes souvenirs d’enfant, je garde que des moments heureux et simple, des moments de joie, d’amour et de partage. Ma vie était tout à fait ordinaire, et je m’en contentais et m’en satisfaisais pleinement.
Jusqu’à ce fameux jour où j’ai appris que je n’étais pas la fille de mes parents, que mes parents n’étaient pas mes parents. Bref, vous voyez ? Le jour où mon petit monde féérique s’est écroulé, parce que j’ai appris que mes parents ne m’avaient pas eu sur le tard, mais juste tard. Parce que je n’étais pas juste fille unique parce que mes parents avaient trop peur de ne pas suffisamment aimer un second enfant, tant j’étais le soleil de leur vie. Juste parce qu’ils n’arrivaient pas à avoir d’enfants, et que ma « vraie » mère, celle qui m’avait portée dans son ventre était trop jeune pour me garder. Et ce n’était pas grave, je la comprenais. Pourtant et bizarrement, je ne me suis pas sentie trahie lorsque j’ai appris tout ça, ni même eu ce sentiment d’injustice comme quoi toute ma vie n’était qu’un leurre. J’ai pris ça avec philosophie me disant qu’à défaut de génétique ou non, je n’ai jamais manqué de rien. Bon, j’ai été secouée, certes. Mais ça m’est passé rapidement. Il parait que j’ai la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, et que je papillonne constamment, et qu’ainsi va la vie pour moi, que je vis dans ma bulle.

Ma bulle, elle a été sacrément secouée le 19 Décembre 2011, aussi. Le jour où papa est rentré du boulot avec un paquet de bonbons qui avaient l’air succulent. D’une nature gourmande, et pas méfiante pour un sous, je me suis jetée dessus avec l’excitation d’une gamine de 12 ans.
Résultat ? Le lendemain matin j’me suis réveillée avec le sentiment d’être soudainement devenue intelligente. Non, non, c’était pas vraiment ça en fait. En fait je me suis sentie bizarre, et plus… Extraordinaire que d’habitude. Avec un petit truc en plus, quoi. Moi, la fille simplette, la fille sympa mais toute gentille, je me sentais différente de d’habitude. Et j’étais pas la seule, puisqu’on était des millions dans ce cas là également. J’me suis beaucoup moins sentie powerful, du coup.
Face à cela, plus qu’une solution : m’envoyer « dans un institut spécialisé », comme m’avait dire ma mère, pour pas me faire peur. Pour que je comprenne ce qui m’arrive, et que je rencontre des gens « comme moi ». Et j’étais contente, je me suis dis que pour une fois, je serais plus cette gentille petite Pixie seule dans sa bulle. Parce que quand j’ai débarqué à Poudlard, les choses ont vraiment changé du tout au tout pour moi…