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 And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥

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MessageSujet: And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥   And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥ Icon_minitimeMar 8 Mai - 15:36

VANILLE Ҩ FREYJA
« and the plane crashed. »

« Qu’est-ce que tu dessines, princesse ? »

Je relève la tête, ignorant du mieux que je le peux le surnom ridicule que s’évertue à me donner mon père. Ma main se crispe légèrement autour du crayon de couleur que je tiens, et j’esquisse un bref sourire en haussant les épaules ; une réponse qui est devenue une habitude lorsqu’il me questionne sur des sujets qui me dérangent. Il n’insiste pas, et s’installe à mes côtés, ouvrant le magazine qu’il a emmené spécialement pour le voyage en avion. Il déteste l’avion, j’adore ça – une chose qui nous oppose, comme à peu près tout ce qui compose nos vies. Après quelques longues minutes à colorier sans grande volonté un avion aux ailes difformes, je finis par ranger les crayons dans leur trousse rouge, et mon dessin dans la chemise réservée à mes œuvres.

« J’vais faire un tour, p’pa. »
« Toute seule ? » s’inquiète mon père – comme d’habitude.

Je soupire, et hochai la tête, prête à lui sortir la rengaine habituelle : « ça fait des années que je fais tout toute seule, un tour dans un avion devrait être jouable, t’en fais pas, je t’aime, je reviens vite. » Mais avant que je ne puisse prendre la parole, il secoue la tête, et pose une main sur mon bras pour me retenir, déposant rapidement un baiser sur ma tempe. Je le regarde, vaguement étonnée.

« Fais attention et ne reste pas absente trop longtemps. »
« Compris. »

L’inconnu lui fait peur, là où il m’attire. Il faut dire que ce n’est pas lui qui dévore depuis tout enfant des magazines et des émissions sur les aventuriers, les secrets des pyramides, ce genre de trucs. Et puis ce n’est pas lui qui voyage de pays en pays depuis qu’il a cinq ans, aussi, un détail à ne pas négliger. Alors bon, à côté de multiples pays et paysages, un avion en destination de l’Australie, c’est du gâteau. Dire que j’ai mis des semaines à le convaincre de m’y emmener… Je crois qu’il a surtout accepté parce que je n’en pouvais plus d’être enfermée, et qu’il voulait calmer mes nerfs. D’un côté, j’accorde peu d’importance à la raison qui a fait qu’il m’a laissée partir, je suis juste trop contente de remonter dans un avion, de boucler de nouveau mes valises, et de passer l’été dans le pays des kangourous !
Je sais que ce n’est pas de la faute de mon père, mais je déteste ma vie actuelle, et m’en échapper le temps des vacances me fera un bien fou. Quitter mon quartier d’Oxford était ce qu’il pouvait m’arriver de mieux, je ne supportais plus ces façades identiques et alignées au centimètre près. Tout est programmé et calculé, là-bas. L’imprévu, ils ne connaissent pas ! Autrement dit, c’est un cauchemar. Mais mieux vaut ne plus y penser : ces deux mois me feront tout oublier. Et ce sera encore plus dur d’y retourner, mais je n’y pense pas, c’est inutile.

Je parcours l’avion sans faire attention où je vais, bousculant au passage un adolescent penché sur son portable et qui tape frénétiquement quelques mots sur son clavier. Il me lance un regard furieux, je lui tire puérilement la langue en réponse, et je m’échappe. Il n’avait qu’à ne pas être en plein milieu du chemin, aussi. Je marche tranquillement sans savoir où mes pas me mènent, jusqu’à ce qu’une odeur familière me fasse redresser le nez. Le chocolat, ça sent le chocolat. Je jette un œil autour de moi, avant de réaliser dans quelle partie de l’avion je me trouve : le côté restaurant, enfin le bar à nourriture. L’endroit où il y a à manger, quoi. Mon estomac fait un bond, et je réalise que je suis affamée. Je m’avance de quelques pas, assez près pour jeter un œil à ce qui est proposé et aux prix. Je ne sais pas en quoi est fait leur chocolat, mais vu le prix, il a intérêt à être bon, je ronchonne en pensée. Quelques minutes plus tard, je croque avec enthousiasme dans une barre de chocolat, assise dans un coin de l’espèce de wagon bar. Mon regard se promène sur les passagers de l’avion. C’est drôle comme certains semblent complètement effrayés à l’idée d’être en plein vol. Je hausse les épaules : ce n’est pas comme si on allait s’écraser subitement, non plus.

Finalement, mon attention est attirée par une fille, qui a l’air d’avoir le même âge que moi. Elle est blonde, très jolie, et surtout, elle est toute seule, comme moi. Je lui adresse un timide sourire, et me lève pour aller vers elle. Je n’ai pas la moindre idée de pourquoi je fais ça, mais je finis par me dire que le voyage promet d’être très long, et qu’après tout, avoir une amie pour ces longues heures n’était pas de trop. Comme je n’ai aucune idée de ce que je pourrais lui dire pour engager la conversation, je conserve mon sourire un peu idiot, et je lui mets dans la main une de mes barres au chocolat.

« Je m’appelle Freyja ! » je balance, comme si nous étions en train de discuter depuis un long moment.

C’est marrant qu’elle soit là, parce que je l’avais déjà vue dans l’aéroport. Je m’en rappelle maintenant, elle courrait je ne sais où et elle avait attiré mon attention. Je la regarde de haut en bas, sans animosité, juste pour voir comment elle est, puis je détourne le regard pour examiner les passagers. Les nerveux de tout à l’heure sont partis, ça me met plus à l’aise, si bien que j’entraîne la fille sans ménagement jusqu’à l’endroit où j’étais assise plus tôt. Une fois que je réalise ce que je viens de faire, je prends un air perplexe, et je la regarde. Elle doit complètement me prendre pour une cinglée. Elle n’aurait pas tort. J’entortille une mèche brune autour de mon doigt, et je croque dans une autre de mes barres, laissant le chocolat fondre dans ma bouche.

« T’avais l’air d’avoir faim, et j’en ai acheté trop, je me suis dit qu’on pouvait partager, » je me justifie en désignant le chocolat que je lui ai collé dans les mains sans lui demander son avis.
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MessageSujet: Re: And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥   And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥ Icon_minitimeMar 8 Mai - 20:33

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" And the plane crashed "


    Je crois que c'était la première fois que je prenais l'avion. Je n'avais jamais eu l'occasion de voyager, de voir le monde. Bien sur, il y avait eu mon déménagement en Angleterre, quelques années plus tôt. Mais j'étais trop jeune pour y prêter grande attention, trop jeune pour apprécier les nouveaux paysages qui s'offraient à moi. Même si, c'est bien vrai, j'étais heureuse de partir. La France ne m'a jamais manqué .. parce que là où je vivais, je n'étais pas bien, pas bien du tout. Qui, d'après vous, aimerait vivre son enfance dans une banlieue où règnent en maitres la délinquance, l'alcool, la drogue et la violence .. ? Pas moi, en tout cas. Je détestais vivre là bas. J'avais peur tout le temps. Je ne sortais jamais du petit appartement dans lequel nous habitions. Sauf pour aller à l'école.. seule, le matin. La peur rythmait ma vie. C'était toujours le cas, mais certaines choses avaient quand même changé. J'avais grandi ; j'avais dix ans aujourd'hui. Et découvrir une autre partie du monde, partir vraiment à l'autre bout du globe, c'était grisant, excitant, fascinant même. Je pouvais enfin sortir de ma vie désastreuse, cette vie complètement en bordel. C'était pour moi l'occasion de changer d'oxygène.

    Ces derniers temps, je ne rêvais que de ça. Pouvoir respirer un peu. La maladie de ma mère semblait s'aggraver, elle était tout le temps dans une phase dépressive. Pourquoi? A cause de mon père, qui chutait, qui se consumait, se détruisait à petit feu. L'alcool et la cigarette étaient les deux choses qui semblaient encore avoir de l'importance dans sa vie. Le reste, il s'en foutait. Dans la petite maison aux abords de Londres où nous vivions, les cris retentissaient sans cesse. Mes parents se disputaient, ou me criaient dessus. Comment pouvais-je prendre mes repères et grandir sainement là bas? Comment?

    Ce voyage, j'en avais tellement besoin. Je partais avec ma demie sœur, la fille de mon père. Car il avait eu un autre mariage, avant ma mère. D'autres enfants. Quatre, au total. Un garçon, mort il y avait peu. Je ne l'avais jamais vu. Et trois filles. Je n'en connaissais qu'une, et même si je ne la voyais que très peu souvent, j'étais proche d'elle. May, c'était son prénom. Elle avait déjà 26 ans. Je l'aimais tant. Son copain, Neil, était le grand frère que j'avais toujours rêvé d'avoir. Merde, ce que je les aimais.


    " May, je vais chercher un peu de nourriture au bar, j'ai trop faim ! Je reviens " Un large sourire s'étala sur mon visage. Ce que je pouvais paraitre insouciante et innocente, à cette époque .. " Ok chou, rapporte moi un truc ! " avait-elle répondu, souriant à son tour, de son sourire si doux, si chaleureux ..

    Je m'éloignais alors, d'excellente humeur. Beaucoup de personnes semblaient terrifiées, angoissées .. était-ce à cause de l'avion? Surement. Je n'avais pas du tout peur de ça. Ne pas être sur la terre ferme, c'était justement ce que j'aimais. J'aimais être dans le ciel, si haut, si loin de tout .. c'était agréable. Et je ne pensais pas à la possibilité que cet immense engin puisse se crasher. Quelles chances y'avait-il? Si peu.

    Quelques instants plus tard, j'arrivais au bar. Je ne savais pas trop si c'était bon ou pas .. et les prix ! C'était trop cher pour moi. Tant pis. Je m'assis simplement sur un des tabourets, attendant que quelque chose arrive. Et à cet instant ..


    " Je m’appelle Freyja ! "

    Et boum, j'avais une tablette de chocolat dans les mains. Je suis restée bouche bée, regardant la fille qui venait d'arriver d'un air perplexe. Mais bientôt, mon sourire revint. Elle venait de m'offrir du chocolat, comme ça ! Et puis, elle me prit par le bras et m'entraina jusqu'à l'endroit où elle devait être installée quelques instants auparavant. Je n'avais pas l'habitude qu'on m'aborde ainsi .. mais après tout, j'aimais ça. Cette fille, je venais juste de la rencontrer, mais elle me plaisait déjà. Elle respirait la confiance, et elle semblait n'avoir peur de rien. Je le sentais en elle.

    " T’avais l’air d’avoir faim, et j’en ai acheté trop, je me suis dit qu’on pouvait partager "

    Je me rendis alors compte que je n'avais pas encore dit un mot. Elle devait me prendre pour une asociale. Ou un muette. Ou les deux. En même temps, vu son comportement, j'avais des raisons, non?

    " Moi c'est Vanille .. merci pour le chocolat, t'avais raison, j'ai trop faim. Et je pouvais pas me payer ça ! Tu fais ça souvent, aborder les gens comme ça? "

    Ma question aurait pu sembler un peu directe et déplacée, mais le ton que j'avais employé était plutôt enjoué. Mon sourire s'était élargi. Me faire une amie pendant ce voyage qui allait durer une éternité, c'était une bonne chose. Vraiment. Je sentais chez elle qu'elle était sincère, que je pouvais en quelques sortes lui faire confiance. J'avais souvent de bonnes intuitions. Peut-être que cette amitié ne durerait que quelques heures .. mais peu importait. Parler à quelqu'un de tout et n'importe quoi, plaisanter, ne penser à rien .. c'était ce qu'il me fallait en ce moment.
    Alors que j'allais de nouveau ouvrir la bouche pour sortir une blague à deux sous, l'avion reçut une violente secousse. Des turbulences? Surement .. il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. La tablette de chocolat glissa cependant sur le sol, et lorsque je descendis de mon tabouret pour la ramasser, une autre secousse, plus forte encore, secoua l'engin volant. Merde, c'était quoi ça? Je jetai un coup d’œil à Freyja, mais je ne parvins pas à voir l'expression sur son visage. Par contre, l'hôtesse de l'air derrière elle semblait paniquée. Elle échangea de faibles paroles avec sa collègue, et toutes les deux se mirent à trembler dangereusement. Ce n'était pas normal.

    Un cri strident retentit dans l'allée des passagers. " L'aile de l'avion, l'aile de l'avion ! Elle est brisée, brisée ! " Quoi? Comment ça, brisée? Je ne comprenais plus rien. A partir de cet instant, tout sembla aller si vite. Les hôtesses nous demandèrent calmement de rejoindre nos sièges et de mettre les masques à oxygène. Mais avait d'avoir pu faire un pas, l'avion fut de nouveau secoué, et ce fut le trou noir. Je vis le regard scandalisé de ma nouvelle amie, et un violent coup sur mon crâne eut raison de moi.

    Lorsque je me suis réveillée, je ne savais pas du tout où j'étais. Tout autour de moi, des arbres. Des arbres immenses, imposants. Je ne savais pas ce qui m'arrivais, je ne me souvenais de rien.. je tentais de me concentrer, fermant les yeux pour mieux réfléchir. Et je revis le crash. La panique, les hurlements qui se répercutaient dans tout l'appareil, la chute, et le noir complet. J'ouvrais de nouveau mes yeux, et je compris. J'avais survécu. Je n'étais pas morte.. j'étais dans la jungle. J'avais peur, j'étais terrorisée, et seule. Où étaient les autres? Freyja, May, Neil? Ces questions envahissaient mon esprit, et la douleur m'arracha un cri qui fit trembler les arbres.. j'avais mal. Mon bras me faisait terriblement mal, il saignait. Mais j'aurais pu mourir, alors cette blessure .. ce n'était pas grand chose, au final. Je paniquais cependant, et ce silence angoissant .. jusqu'à ce que j’entende la mer, les vagues qui s'entrechoquent, et des voix s'élevant non loin de là. Je n'étais pas la seule.. tout le monde s'activait sur la plage. On soignait les blessés, on pleurait, on tendait la main, on essayait de redonner de l'espoir.. cette scène me toucha. Apparemment, personne n'était mort .. je l'espérais. Je devais retrouver ma sœur, Neil, et Freyja.

    Freyja. Elle fut la première personne à me voir sortir de la jungle, tenant fermement mon bras blessé. Un soupir de soulagement m'échappa, malgré la douleur cuisante. Voir un visage familier me redonna de l'énergie.


    " Tu as vu ça .. "

    C'était étrange, parce qu'à cet instant, j'ai souri.




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MessageSujet: Re: And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥   And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥ Icon_minitimeMar 8 Mai - 21:30

VANILLE Ҩ FREYJA
« and the plane crashed. »

" Moi c'est Vanille .. merci pour le chocolat, t'avais raison, j'ai trop faim. Et je pouvais pas me payer ça ! Tu fais ça souvent, aborder les gens comme ça? "

Je souris, avec un haussement d’épaules, et mâchouille mon morceau de chocolat avec application, avant de l’avaler. Puis je secoue légèrement la tête pour appuyer ma réponse.

« C’est joli comme prénom. Juste avec ceux qui ont l’air gentil. Mais généralement, je me fais renvoyer balader. »

C’était vrai. Je m’étais déjà fait agresser pour avoir offert des Dragibus. Euh, sérieusement, les dragibus n’étaient que des billes colorées, ils s’attendaient à ce que je leur enfonce dans tous les orifices dès que j’en aurais la possibilité ? N’importe quoi, parfois. Je soupire, avant de me rappeler que j’ai quelqu’un en face de moi, quelqu’un qui ne suit pas le cours de mes pensées et doit encore une fois se demander ce que je fabrique. J’esquisse un sourire un peu gêné. La fille, Vanille, donc, me souriait de toutes ses dents. Jusqu’à ce que l’avion soit secoué brusquement. Je regarde machinalement autour de moi, nullement perturbée : je ne prenais pas l’avion pour la première fois, et ce genre de secousses n’était pas non plus une première. En revanche, le hurlement qui suivit bientôt de nouvelles perturbations en était une. Je me baisse, retrouvant Vanille sur le sol, qui observe les hôtesses. Quelqu’un hurle de nouveau, à propos de l’aile de l’avion, cassée. Je frissonne, et sens mon cœur bondir et repartir à toute allure. Je ne me suis jamais intéressée aux mécanismes et fonctionnements des avions, mais le fait qu’il manque une aile à celui-ci ne me semblait absolument pas bon signe. J’adresse un regard inquiet à Vanille, et j’ignore les hôtesses qui nous demandent de rentrer. Je serais bien incapable de faire un pas tant l’avion est secoué, de toute manière, et les adultes se précipitent sur l’entrée pour retourner à leurs places. Je me rapproche de Vanille, qui semble inconsciente depuis une autre secousse. Elle a dû prendre quelque chose sur la tête. Je la secoue faiblement, et me retourne brusquement avec l’impression que quelque chose approche derrière moi… Je n’ai pas le temps d’éviter la chaise qui me tombe dessus, et la table qui la suit, m’écrasant la poitrine et me coupant le souffle au passage. J’ai l’impression d’étouffer, aussi je m’efforce de respirer, une fois, deux fois, profondément…
Les minutes passent, je n’arrive toujours à me lever. Les cris se font moins rares, la panique gagne l’avion tout entier. A côté de moi, Vanille est toujours inconsciente, et j’ai toujours la main sur son épaule, bien que je ne puisse plus la voir. La table sur ma poitrine m’empêche de respirer correctement, mais je n’arrive pas à l’enlever d’une main, et je refuse de lâcher Vanille. Je me tortille pour la faire glisser, ne serait-ce que bouger un petit peu pour libérer mes poumons, mais de nouveau, l’avion est violemment secoué, encore plus fort que les fois précédentes, et quelque chose fond sur moi à une vitesse folle. Je n’ai pas le temps de comprendre que cela me heurte la tête, me faisant sombrer à mon tour.

Je me réveille avec un mal de tête atroce. Avant même d’ouvrir les yeux, je porte la main à ma tempe, puis à ma joue, qui me picote. Je la retire aussitôt : ma joue est rugueuse, poisseuse. J’ai dû me cogner quelque part, et j’ai l’impression que des grains de sables se sont collés à la plaie qui semble légère. Une minute… Des grains de sable ? Je rouvre brutalement les yeux, avant de les refermer aussitôt. La lumière est aveuglante, le soleil juste dans mon champ de vision. Avec un gémissement contrarié, je me tourne sur le côté, laissant ma joue intacte reposer sur l’herbe, inspirant au passage l’odeur caractéristique de la terre humide. Autant de détails qui me laissent deviner que je ne suis plus dans l’avion. J’ouvre un œil, puis l’autre, prudemment, me laissant le temps de m’adapter à la clarté. Cette fois, c’est moins douloureux, et je finis par me redresser, faisant un rapide inventaire de moi-même : rien de cassé, rien de trop écorché, mis à part ma joue et mon flanc qui porte une marque déjà violacée de la table qui m’est tombée dessus. J’ai connu pire. Je me lève en titubant, regardant autour de moi. Personne. A part une sorte de forêt, de bois immense… Comment vais-je retrouver mon père, ou Vanille, là-dedans ? Cependant, quelque chose me dérange. Je fronce les sourcils, déconcertée, attendant de mettre le doigt dessus. Quelque chose, je ne sais pas encore quoi, n’a rien à faire ici. Pas dans une forêt.

Il me faut encore un moment pour que je comprenne quoi, et une fois que c’est fait, un sourire s’affiche sur mes lèvres : l’eau ! Il y a le bruit de l’océan, des vagues, quelque part ! Je grimace, mon sourire étant douloureux pour ma joue écorchée. Je marche lentement pour ménager ma poitrine douloureuse qui se rappelle à moi à chaque pas, mais en quelques minutes, j’arrive sur la plage, pour y découvrir une scène digne de Lost : tous les passagers ou presque sont là, la plupart intacts. Et plus loin, l’avion, dans un état déplorable… Je détourne le regard, cherchant mon père, quelqu’un pour calmer mon inquiétude. Mon cœur s’accélère alors que je passe devant une femme couverte de sang, qui gémit de douleur alors qu’un homme lui murmure des mots de réconfort à l’oreille. Papa… Est-ce qu’il pourrait être dans cet état, lui aussi ? Je me mordille la lèvre, me tournant vers la jungle. Peut-être était là-bas ? Cependant, ce n’est pas lui qui en sortit à l’instant où je posais mon regard sur les arbres immenses, mais Vanille. Vanille qui est vivante, réveillée, blessée mais toujours parmi nous. Je m’efforce de sourire, oubliant un instant ma joue douloureuse, même si je sens que le sang en coule encore un peu, à moitié retenu par le sable qui s’y colle au moindre souffle de vent, et j’hoche faiblement la tête.

« C’est… c’est affreux. Regarde-les. Il faut que je trouve mon père. »

Comme soudain réveillée par mes propres paroles, je marche plus rapidement, ignorant si Vanille est à ma suite : je dois trouver mon père. Peut-être qu’il est blessé, peut-être pire. Je ne peux pas perdre encore quelqu’un de ma famille, pas comme ça. Un rire nerveux, presque hystérique me monte aux lèvres, et je me retourne vers Vanille, pas loin.

« Tu dois aussi avoir de la famille, quelqu’un, non ? Faut qu’on les cherche, ils sont peut-être dans un état pire que nous ! »

L’urgence se fait sentir dans ma voix, je déteste avoir l’air aussi effrayée, mais l’heure n’est pas à jouer à la plus forte, mon père est peut-être blessé. Un gémissement de terreur m’échappe. Et puis, s’il est envie, allons-nous nous en sortir ? J’ai suivi Lost, avec mon père, on se faisait des soirées plateaux télé, pizza-milkshake fraise-glaces, et on regardait… C’était sympa, vu de l’écran, mais vécut en vrai… Je torture mes cheveux entre mes doigts, comme toujours quand je suis nerveuse, depuis que j’ai arrêté de me ronger les ongles. Puis je redresse le menton.

« Allez, viens, on va les trouver. » je répète à Vanille, en lui tendant la main.

C’est là que je remarque son bras. Son bras en sang. Mes yeux s’écarquillent, et je m’avance vers elle sans oser la toucher.

« Vanille, ton bras… Ca fait mal ? Oublie, question idiote. » j’ajoute. « On doit trouver de quoi arrêter le sang. »

En parlant, je regarde autour de moi, comme si soudainement, la jungle allait s’animer et me tendre un mouchoir pour stopper le sang de Vanille. Mais ce n’est pas ça qui m’apporte une réponse, mais la trousse de secours déposée sur le sable, non loin de nous. Je la désigne à Vanille, attendant un signe d’elle pour m’en approcher.

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MessageSujet: Re: And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥   And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥ Icon_minitimeSam 12 Mai - 12:28

" And the plane crashed "


    " C’est… c’est affreux. Regarde-les. Il faut que je trouve mon père. "

    Un frisson d'horreur me parcourut. C'était comme si la réalité venait de me frapper en plein visage, avec une force incomparable. Je commençais à réaliser .. nous étions au beau milieu de nul part, avec un avion explosé en mille morceaux, des personnes blessées et d'autres peut-être mortes .. nous n'avions rien à manger, rien à boire, rien pour survivre plus de quelques jours ! Je repensais alors à Lost. J'adorais cette série, je la regardais sans cesse parce que ça me permettait de m'évader, et je rêvais d'aventures .. mais là, maintenant que j'y étais, ça faisait mal. Et en même temps, l’adrénaline montait en moi, se mêlant à la peur, à la terreur même. Et je me sentais comme emportée dans quelque chose de nouveau, que je ne saurai expliquer avec des mots. Merde, je pensais trop. Mon regard se tourna vers Freyja, mon regard qui devint vide. Elle commença à marcher dans le but de retrouver son père. Je ne parvins pas à avancer, j'étais comme paralysée. J'avais peur de chercher Neil et May, peur de ce que je pourrai trouver .. peur de ne même pas les trouver. Mais je devais le faire ! Vite, vite. Alors je commençai à marcher, oubliant la douleur cuisante qui me lancinait le bras. J'oubliais même les gouttes de sangs qui s'échappaient de la plaie, j'oubliais les picotements, la brûlure, les décharges électriques. Je n'avais plus qu'une chose en tête ; retrouver ma sœur et son copain.

    " Tu dois aussi avoir de la famille, quelqu’un, non ? Faut qu’on les cherche, ils sont peut-être dans un état pire que nous ! "

    Un léger sursaut. J'en avais même oublié ma nouvelle amie. Elle avait peur, elle aussi. Et c'était normal, c'était humain. Tout le monde devait être terrorisé, en état de choc. Si seulement il n'y avait pas de morts .. si seulement. Les cris et les pleurs provenant de notre gauche me donnèrent la nausée. Courage. Je devais me maitriser. Je m'approchai de mon amie, lui offrant un sourire nerveux. Ma voix était faible, tremblotante.

    " Ma sœur et son petit ami .. "

    Sans que je m'en rende compte, j'avais enfoncé mes ongles dans ma peau, et serré les poings avec une force dont je ne me serais jamais cru capable. Mon cœur battait à une vitesse folle, il s'emballait, j'avais l'impression qu'il allait exploser d'une minute à l'autre.

    " Allez, viens, on va les trouver. " et elle me tendit une main. Une main rassurante bien que tremblante, une main que je n'hésitai pas à prendre. Je n'étais pas seule, c'était quand même important. Très important, en fait. Et dans des moments pareils, on a tendance à se rapprocher encore plus des gens que l'on aime .. on s'y accroche comme à une bouée de sauvetage. Freyja était ma bouée, en cet instant.

    " Vanille, ton bras… Ca fait mal ? Oublie, question idiote .. on doit trouver de quoi arrêter le sang. "

    Quoi? Non, non .. je n'avais pas besoin de soins pour le moment ! La douleur avait disparu, ça pouvait attendre. Les blessures de nos proches étaient peut-être bien pires, la mort flottait peut-être au dessus d'eux, il n'y avait pas de temps à perdre. Mon bras, ce n'était rien. Mais comme par magie, une trousse de secours apparut non loin de nous, sur le sable .. elle semblait en bon état.

    " Je .. ce n'est rien, vraiment ! Juste .. ok, je prends une compresse et on y retourne, d'accord? On doit les retrouver .. "

    Nous nous approchâmes alors de la trousse, et Freyja se mit à fouiller frénétiquement à l'intérieur. Elle en sortit un tube d'alcool à 90° et une tonne de compresses. La vue de tout ce matériel et de ces médicaments fit revenir la douleur. Mon regard se porta sur ma plaie, ce n'était pas beau à voir. Des larmes apparurent alors dans mes yeux, brouillant légèrement ma vue. J'avais mal. Une douleur physique que je n'avais jamais ressenti avec une telle violence. Et pendant quelques secondes, je souhaitais que ça ne cesse pas .. parce que ça me faisait souffrir à un point tel que je ne pensais plus du tout. A rien. Je regardais la blessure, le sang qui coulait, laissant de petites gouttes rouges s'écraser dans le sable fin et chaud. Je fermai alors les yeux, sentant ma tête tourner, tourner, tourner .. et un cri strident s'échappa de mes lèvres. Freyja venait de tapoter doucement la plaie avec une compresse pleine d'alcool, pour désinfecter. Insupportable, ça devenait insupportable. Je serrai les dents, les poings, je tentais de respirer. Et quelques instants plus tard, la fraicheur des compresses vierges sur ma peau abimée me fit frissonner. Mes jambes tremblaient, je me sentais lourde et vidée de toute énergie. J'avais perdu beaucoup de sang .. j'étais fatiguée, et la seule chose que j'aurais voulu faire à cet instant, c'était m'allonger dans le sable et m'enfoncer dans le sommeil. Mais avant que je puisse le faire, la raison me rattrapa subitement.

    " Merci Freyja, ça ira maintenant, ça ira .. on doit vraiment retrouver les autres .. hé, regarde ! "

    De nouveau, la douleur s’éclipsa. Quelqu'un agitait les bras à quelques mètres de là, près de la mer. Quelqu'un que je connaissais bien .. May, c'était May ! Elle était debout, elle bougeait, elle m'appelait. Et Neil était à ses côtés, le visage sombre .. mais lorsqu'il me vit à son tour, un sourire si large s'étira sur ses lèvres que je pus facilement l'apercevoir de là où j'étais. J'attrapai alors le bras de mon amie et l'entrainai avec moi vers le large, oubliant qu'elle aussi cherchait une personne chère. J'étais tellement heureuse et soulagée ..

    Les larmes qui voulaient couler depuis un moment passèrent la frontière et je sautai dans les bras de ma sœur, bouleversée. Après avoir enlacé Neil et après avoir échangé quelques paroles, je me tournai vers Freyja, le regard brillant.


    " Je te présente ma sœur et son copain ! On doit encore retrouver ton père, Freyja .. " mon regard perdit de sa brillance. J'avais très peur pour elle. Et si son père n'avait pas survécu? Et si il était perdu dans la jungle? Et si .. " c'est pas lui là bas? " dis-je alors, pointant mon doigt dans la direction opposé.

    Un homme courait presque vers nous, et regardait en direction de mon amie. Oui, c'était surement lui. Si seulement c'était lui ! Aucun de nous n'aurait perdu un être cher aujourd'hui. J'espérais, j'espérais si fort que ce soit lui. Que nous soyons tous sains et saufs.

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MessageSujet: Re: And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥   And the plane crashed. ✐ Vanille. ♥ Icon_minitimeSam 12 Mai - 14:50

«and the plane crashed. »


Les gestes sont automatiques : l’alcool pour désinfecter, la compresse. J’ignore volontairement le petit cri de Vanille quand je pose la compresse sur la plaie. M’excuser ne servirait à rien, je suis obligée, et la plaie est assez laide à voir : comme pour ma joue, il y a des grains de sables qui s’y incrustent, et le sang s’écoule sans sembler vouloir s’arrêter. A ce rythme là, ça pourrait devenir grave. Je grimace, mais continue sans un mot, et finit par bricoler un pansement improvisé autour de la blessure, jusqu’à ce que Vanille m’arrête fermement. Son nouveau cri me fait me retourner, et j’aperçois une silhouette qui semble vouloir attirer l’attention de quelqu’un… de Vanille. Sa douleur vite oubliée, elle me saisit par le bras et je me laisse entraîner vers un jeune couple qui sourit de toutes ses dents à la vue de ma nouvelle amie. Je ne peux m’empêcher de sourire, même si ça picote sur ma joue.

Vanille saute dans les bras de la jeune femme, sa sœur, si j’ai bien compris, et pendant ce temps, je reste à l’écart. Je ne veux pas interrompre leurs retrouvailles, et leurs rires me donnent envie de partir en courant à la recherche de mon père. Peut-être n’a-t-il pas eu la chance de la famille de Vanille. Peut-être est il quelque part, dans les restes de l’avion, ou dans la jungle, et… Je secoue la tête, mieux vaut ne pas y penser. Surtout pas. Alors que je regarde autour de moi, partout, entre les silhouettes qui s’agitent, celles qui s’effondrent, je fais abstraction des cris, de joie ou d’horreur, et je cherche la silhouette familière. Mes yeux s’écarquillent peu à peu, tandis que je constate que le nombre de blessés est vraiment élevé, et que mon père n’est visible nulle part. Nulle part. Mon ventre se serre, un hoquet me monte à la gorge : je commence à paniquer. Derrière moi, la voix de Vanille me rappelle à la réalité, et j’inspire profondément, tentant un sourire pour saluer la sœur de mon amie, et son copain. Ils ont l’air gentils, et j’aurais bien voulu être adorable, polie, si seulement…

« C’est pas lui, là-bas ? »

Quoi ? J’étouffe un son sceptique – comment Vanille pourrait connaître mon père ? – et me tourne dans la direction qu’elle indique, le cœur serré. Quelqu’un court vers nous. Une silhouette familière. Une silhouette qui fait bondir mon cœur de nouveau, mais de joie, cette fois. Ma gorge se noue, je me rappelle de respirer, et quand il arrive près de moi, je le laisse cette fois me serrer contre lui à m’étouffer – de toute façon, je n’arrive pas à respirer correctement. Je l’entends me murmurer qu’il a eu peur, je laisse échapper un rire hystérique, nerveux, et le laisse me relâcher. Comme Vanille l’a fait la première fois, je me tourne vers elle, et murmure avec un sourire soulagé :

« Je te présente mon père ! »
« Ah, parce que même après un crash d’avion, tu te fais des copines, princesse ? »

J’hoche la tête sans relever l’utilisation du surnom qui m’horrifie, généralement. Je suis trop soulagée, heureuse, pour m’offusquer de tels détails. Je souris à Vanille, et jette un regard neuf autour de moi. Même les autres blessés ne m’inquiètent plus, c’est égoïste, mais mon père est en vie, la famille de Vanille aussi, alors le reste… Je m’en fiche. Mon père me détourne de mon observation de la plage.

« Quelqu’un est blessé ? Ta joue, princesse… »
« Ca va. Par contre Vanille a un bras dans un sale état. » je réponds en désignant le bandage de fortune qu’on lui a fait un peu plus tôt.

Un peu plus tôt… Ca me semble une éternité, oui. J’ai l’impression que la sensation d’oppression qui m’étouffait quelques minutes auparavant s’est échappée depuis des heures. Comme si le moment où j’ignorais ce qu’il était advenu de mon père et celui où je l’avais retrouvé était séparé par une immense barrière. Ca me rassure. C’est étrange, aussi. Je n’ai pas l’habitude de savoir mes proches en danger. Quand je voyageais avec ma mère, tout était programmé, sûr. Elle n’était jamais loin, et nous ne mettions pas en grand danger, contrairement à maintenant où rien n’est sécurisé. Et mis à part le jour où elle s’est accidentellement fait piquer par cet insecte, nous avions eu de la chance. Mais il ne suffit que d’une fois… Je me reprends, préférant oublier les souvenirs qui me viennent à l’esprit : ce n’est surtout pas le moment. Je jette un œil en direction de la jungle, me rappelant mon réveil là-bas, puis me tourne vers les autres.

« Je pense quand même qu’il faudrait aller jeter un œil dans la jungle, je me suis retrouvée là-bas, et peut-être que des personnes vraiment blessées y sont aussi. »

Mon père hoche la tête, me jetant un regard surpris. Bien sûr. Il ne connaît pas la Freyja qui a voyagé, il connaît juste sa fille toujours ennuyée et blasée par son mode de vie. Même si un crash n’a rien d’amusant, je me sens revivre : l’aventure, l’adrénaline et même le picotement désagréable de ma joue écorchée me rendent folle d’excitation. Je n’ai qu’une envie, c’est me mettre en mouvement, découvrir la jungle, peut-être même grimper dans les restes de l’avion. Je retrouve ma raison de vivre, ma liberté, et même si cela se déroule dans des circonstances horribles et désagréables, j’en suis folle de joie.
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